lundi 12 novembre 2012

Ocam : la CDO conteste l'efficacité des réseaux et dénonce leurs dérives

Ocam : la CDO conteste l'efficacité des réseaux et dénonce leurs dérives
A l'avant-veille de l'examen, par la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, de la proposition de loi visant à autoriser les mutuelles à mettre en place des réseaux, la CDO (Centrale des opticiens) prend position sur le sujet. Elle rappelle les principaux résultats de sa deuxième enquête sur les Ocam et l'optique, réalisée en décembre 2011 par Gallileo Business Consulting auprès de 915 Français porteurs de lunettes. Celle-ci révélait notamment que :
- 57% consommateurs se montrent réticents à l'idée de renoncer au libre choix de leur opticien (contre 38% en 2010)
- 39% des consommateurs « informés » de l'existence d'un réseau d'opticiens agréés leur garantissant des conditions de remboursement préférentielles choisissent de ne pas s'y rendre (contre 19% en 2010).

« Des techniques proches de la grande distribution »

« La santé visuelle des Français est la première victime d'une santé à plusieurs vitesses que certaines OCAM mettent progressivement en place », souligne la CDO. Pour son directeur Fabrice Masson, « les réseaux de soins existent depuis une dizaine d'années pour ce qui concerne l'optique, ce qui nous permet d'avoir le recul nécessaire pour en constater les effets ; l'évolution des pratiques de conventionnement tendent vers de véritables appels d'offres, doublés de techniques d'achats proches de la grande distribution. De véritables centrales d'achats de prestations de soins s'organisent pour gérer les conventionnements, pesant chacune plusieurs millions d'assurés, plaçant progressivement les opticiens membres de ces réseaux de soins en état de dépendance économique. La santé des Français devient une marchandise, les professionnels de santé doivent se faire référencer auprès des complémentaires santé et certains acheteurs-assureurs osent même solliciter des marges arrière... »

Les Français doivent être « plus vigilants que jamais »

« Si les pouvoirs publics devaient généraliser la libéralisation des règles de conventionnement, chacun réalise qu'il conviendra de sensibiliser les consommateurs sur les moyens de bien choisir leur mutuelle et d'insister sur les critères qui conditionnent la qualité du remboursement des dépenses optiques et la qualité des soins proposés. À l'heure où l'aide à l'acquisition d'une couverture maladie complémentaire santé (ACS) voit son nombre de bénéficiaires augmenter significativement, les Français doivent être plus vigilants que jamais quant aux contrats qu'ils souscrivent », prévient la CDO.

Rappelons que la proposition de loi visant à autoriser les remboursements différenciés pour les mutuelles sera examinée le 14 novembre par la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. Elle sera ensuite discutée et votée en séance publique du 28 au 30 novembre, avant d'être transférée au Sénat.